CLAUDE DÉHAIS « Six unités de bassin constitueront l'Astredhor et porteront le projet de l'Institut »
GAEC DÉHAIS, PRODUCTEUR DE PLANTES À MASSIF ET POTAGÈRES À LILLEBONNE (76), ET PRÉSIDENT DE L'ASTREDHOR, L'INSTITUT TECHNIQUE DE L'HORTICULTURE
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Le 19 décembre 2012, le ministère de l'Agriculture a renouvelé l'Astredhor dans sa qualification d'Institut technique agricole (ITA). Quels critères ont justifié cet arrêté ? Comment et en quoi l'Astredhor a-t-il rempli son rôle jusqu'à présent ?
Notre qualification - renouvelée pour cinq ans - avec une très bonne appréciation du jury, est due en premier lieu à la qualité de nos travaux de recherche qui contribuent au développement économique des entreprises de production de notre filière ; travaux destinés à les aider à améliorer la qualité des végétaux tout en réduisant les intrants phytosanitaires et énergétiques. Nos objectifs ont aussi vivement intéressé le jury. L'évolution de l'Astredhor vers un grand institut de la filière ornementale, de l'économie verte, prenant mieux en compte les orientations du marché et à l'écoute de l'ensemble des opérateurs ; l'amélioration de nos structures régionales offrant une meilleure lisibilité à nos partenaires… sont des arguments forts que nous avons su développer.
L'Astredhor annonce, à cette occasion, qu'il va s'engager dans une réorganisation dès 2013. Quels vont être les changements à court terme ?
Notre nouvelle organisation s'appuiera sur un dispositif plus recentré qu'actuellement. Six « unités de bassin » constitueront désormais l'Astredhor et auront la charge de porter le projet de l'Institut. D'ici quelques semaines, la création des « unités de bassin » sera achevée.
Par ailleurs, nous allons confier à Val'hor l'organisation du Conseil des métiers chargé de recueillir annuellement les attentes et les priorités de la filière. Un Conseil stratégique de l'innovation, au service des acteurs de l'horticulture ornementale, de la fleuristerie et du paysage, sera également mis en place par l'interprofession. Il siégera tous les trois ans et jouera un rôle prospectif sur les orientations de la recherche. Parallèlement, il viendra conforter les collaborations existantes entre la plate-forme Plante & Cité et l'Astredhor, notamment la convention de partenariat qui a été signée en 2012 par nos deux structures.
Quelles conséquences cette confirmation de qualification en ITA va-t-elle avoir sur les programmes de recherche et expérimentation pour les deux années à venir ? Et quelles thématiques nouvelles vont être engagées ?
Elle permet pour l'Astredhor un maintien de l'accès au financement public du Cas- Dar (programme national de développement agricole financé par le ministère de l'Agriculture). Nous pouvons donc continuer notre activité en essayant d'améliorer notre part d'autofinancement et de trouver d'autres partenaires financiers. Nous souhaitons, aujourd'hui, développer des programmes répondant mieux aux attentes des marchés et de l'aval (distributeurs, paysagistes…), et mettre en place des synergies avec l'Iteipmai (Institut technique interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales et aromatiques), notamment dans le domaine des luttes alternatives.
Un projet de fusion avec cette dernière structure, à l'horizon du 1er janvier 2015, est évoqué dans l'arrêté de qualification. Quelle logique suit ce rapprochement de l'Astredhor ?
Avec l'Iteipmai, nous avons une histoire commune à travers « Terres d'innovation », une association d'Instituts techniques agricoles créée il y a quelques années. Nous nous connaissons. Nous travaillons sur des cultures spécialisées et nous partageons l'ambition de répondre ensemble aux enjeux des nouveaux développements du végétal comme la qualité de vie et le bien-être. C'est certainement une grande opportunité pour nos deux filières de pouvoir unir nos efforts de recherche à travers un institut unique.
Nos journées techniques − regroupées − auront lieu en 2014 à Angers, sur un programme général fédérateur. Nos ateliers techniques pourront être communs pour certains, et garderont leurs spécialités pour d'autres. Je trouve que cette occasion est un moment idéal d'échange et de partage pour concrétiser notre projet d'union.
Comment va s'organiser, à cette échéance 2015, cet « Institut des végétaux dédiés à la qualité de vie et à la santé » ?
À mon sens il faut, au niveau national, une structure qui servira d'épine dorsale pour épauler les structures régionales en mutualisant les services qui peuvent l'être. Cet organisme devra être extrêmement réactif et en mesure de rassembler l'ensemble des acteurs des deux filières autour de grands projets.
Odile Maillard
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